Offre et demande
L'offre et la demande désignent respectivement la quantité de biens ou de services que les acteurs sur un marché sont prêts à vendre ou à acheter à un prix donné.
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L'offre et la demande désignent respectivement la quantité de biens ou de services que les acteurs sur un marché sont prêts à vendre ou à acheter à un prix donné.
Si la théorie de l'offre et de la demande recouvre pour Roger Guesnerie une intuition ancienne, sa formalisation commence en 1838 quand Augustin Cournot introduit la courbe de la demande. Plus tard, Alfred Marshall à travers la théorie de l'équilibre partiel entre l'offre et la demande va modéliser les phénomènes de variations de l'offre et de la demande selon le prix et par conséquent de la quantité des biens échangés sur les marchés concurrentiels. Le modèle marshallien est utilisé comme point de départ pour toute une série de modèles et théories économiques et sociales.
Malgré tout, la théorie de l'offre et de la demande hors de tout formalisme peut toujours actuellement permettre d'appréhender de façon intuitive les mécanismes à l'œuvre dans la décision d'allocation des ressources en économie de marché.
Définitions
L'offre d'un bien est la quantité de ce produit offert à la vente par les vendeurs pour un prix donné.
La demande est la quantité d'un certain produit demandé par les acheteurs pour un prix donné.
De ces principes on tire une loi du même nom, quelquefois nommée "loi des marchés" est utilisée pour désigner la loi qui régit un marché, avec ou sans intervention de l'état. La "loi" doit s'entendre non pas de législation mais d'une loi de science sociale, qui décrit des tendances. Pour Alfred Marshall, «une loi de science sociale, ou loi sociale, est l'exposé de tendances sociales ; c'est-à-dire qu'elle indique qu'on peut, dans certaines conditions, s'attendre à voir les membres d'un groupe social agir d'une certaine façon» et «Les lois économiques, ou exposés de tendances économiques, sont , parmi les lois sociales, celles qui s'appliquent aux catégories d'actes pour lesquels la force des mobiles en jeu peut se mesurer par un prix en monnaie.»[1].
Théorie sur l'offre et de la demande
L'équilibre partiel


La loi de l'offre et de la demande fait fréquemment référence à l'équilibre partiel sur un marché. Les marchés où l'équilibre partiel s'applique :
- quand le prix monte
- l'offre a tendance à augmenter : les producteurs sont incités à offrir plus de bien, de nouveaux producteurs sont incités à s'installer, les détenteurs de ce bien sont incités à s'en séparer.
- la demande a tendance à baisser : plus les prix sont élevés, moins les acheteurs sont disposés à acheter.
- quand le prix baisse
- l'offre a tendance à baisser : Les producteurs sont moins incités à produire.
- la demande a tendance à augmenter : moins les prix sont élevés, plus les acheteurs sont disposés à acheter.
Présenté autrement, étant donné un marché où pour chaque prix on associe l'offre (la quantité que la totalité des vendeurs veulent bien vendre), et la demande (la quantité que la totalité des acheteurs veulent bien acheter), il existe un point d'intersection qui maximise le nombre d'échanges. Un prix légèrement au-dessus laissera des vendeurs voulant bien vendre sans acheteur. Un prix légèrement en dessous laissera des acheteurs voulant bien acheter sans vendeur. Dans les deux cas, le nombre d'échanges sera aussi plus petit qu'au point d'intersection. Il y aura de toute façon des acheteurs et des vendeurs qui ne seront pas satisfait, mais ce sera à cause du prix mais pas parce qu'ils n'ont trouvé personne en face.
Une courbe d'offre et de demande correspond à un nombre donné d'offreurs et de demandeurs. Une augmentation (ou une diminution) du nombre d'offreurs ou de demandeurs provoque un déplacement vers la droite ou vers la gauche, et par conséquent une modification de l'équilibre.
Ayant constaté que ce principe pouvait s'appliquer à bon nombre de marchés, les économistes ont longtemps cherché quelles étaient les conditions que devaient remplir un marché pour que le point d'équilibre soit atteint.
L'équilibre général
En 1983, Gérard Debreu a obtenu le prix Nobel d'économie pour avoir rigoureusement démontré qu'une concurrence pure et idéale permettait un équilibre et un seul, de l'offre et de la demande[2].
Cas spéciaux d'offre et de demande
Il existe des cas où, on constate que la demande augmente en même temps que le prix, alors que la baisse du prix provoque une baisse de la demande
- les biens de Giffen sont des biens de première obligation important dans le budget des consommateurs : le renchérissement de ces biens entraîne un effet d'appauvrissement équivalent à une perte de revenu, qui impose de renoncer à d'autres consommations plus chères ainsi qu'à se rabattre sur ces biens, malgré la hausse de leur prix ; inversement, une baisse du prix de ces biens libère des ressources financières qui permet aux consommateurs de se tourner vers des produits plus chers et diminué la demande.
- de manière particulièrement marginale, pour certains biens et services de luxe extrêmement chers (surtout sur le marché des œuvres d'art et sur celui du recrutement de chefs d'entreprises[réf. nécessaire]) des comportements inverses, où quand les prix augmentent, les vendeurs sont moins disposés à vendre et les acheteurs plus désireux d'acheter. Ce phénomène est appelé effet Veblen, effet de snobisme ou effet d'ostentation.
- spéculation, qui se généralise en situation de déflation ou, inversement, d'inflation : la hausse du prix d'un bien (ou une hausse générale des prix) peut être interprétée comme le signe d'une rareté future ou d'une bonne affaire dont les autres sont en train de profiter, par conséquent comme le signal qu'il faut acheter désormais et au maximum, car plus tard le bien ne sera plus disponible ou il sera plus cher : la demande augmente. Inversement, une baisse de prix peut s'interpréter comme le signal qu'il est avantageux d'attendre pour acheter, car le bien sera disponible toujours moins cher plus tard : la demande baisse.
- l'effet d'Akerlof ou effet de marque se produit quand des consommateurs, face à deux produits idéalement substituables, préfèrent le produit le plus cher, lui supposant une meilleure qualité.
Il existe aussi des phénomènes plus complexes où le mécanisme de l'offre et de la demande ne joue qu'avec retard :
- les consommateurs peuvent puiser dans leur épargne pour maintenir leur consommation quelque temps, en dépit d'une hausse du prix. Ce phénomène est appelé effet de cliquet.
- les consommateurs peuvent avoir besoin de temps pour adapter leur consommation à la nouvelle situation des prix (exemple : changer d'énergie pour leur chauffage, adopter un véhicule plus sobre).
Élasticité
Il est envisageable de théoriser la variation de demande (ou d'offre), associée à une variation de prix. On[Qui ?] utilise pour ça la notion mathématique de dérivée, et le rapport entre la variation relative de la quantité, et la variation relative du prix.
- La demande est dite élastique comparé au prix si une variation du prix entraîne une variation relative semblable (ou supérieure) de la quantité demandée (toutes choses identiques d'autre part) :
.
La confrontation de l'offre et de la demande


L'offre est la quantité d'un bien économique que les producteurs souhaitent vendre à un prix donné. Ses principaux déterminants sont le prix du marché et les coûts de production. En réalité, les fonctions d'offre sont obtenues à partir des coûts de production de l'entreprise à long terme. Leurs courbes représentatives sont le plus souvent des courbes croissantes et concaves du fait de la loi des rendements décroissants. Il peut en être différemment.
La demande est la quantité voulue d'un bien, à un prix donné, par les consommateurs ayant les moyens de l'acheter. La courbe représentative de la fonction décrit la quantité (en abscisses) selon le prix (en ordonnées). Ses principaux déterminants seront par conséquent le prix du bien, le revenu, les goûts, mais également l'offre et la demande des biens de substitutions (ainsi l'évolution des prix du pétrole a un effet sur la demande de gaz par exemple). La courbe représentative de la fonction de demande est le plus souvent décroissante et peut être concave ou convexe, selon les cas.
En construisant les deux courbes, ou dans un cas plus simple les deux droites, on obtient la situation du marché. La rencontre de l'offre et de la demande sert à définir le point d'équilibre. Ce point définit le prix pour lequel l'offre égalise la demande, c'est-à-dire le point où se réalise l'échange. On nomme les coordonnées correspondantes prix d'équilibre et quantité d'équilibre. Tant que ce point n'est pas atteint, l'excédent d'offre provoque la baisse du prix ou bien la trop forte demande provoque sa montée. C'est par conséquent par tâtonnement qu'est censé être atteint ce prix dans la réalité. Mathématiquement cela revient à étudier la convergence d'une suite définie par récurrence.
Dans la théorie microéconomique, l'offre et la demande sont fonctions du prix (noté en ordonnées par convention) mais n'interagissent pas l'une sur l'autre.
Évolution de la demande
Quand davantage de personnes désirent un bien, la quantité qui en est demandée pour un prix donné tend à augmenter. Cette hausse de la demande peut dériver d'une évolution des goûts, lorsque les consommateurs accroissent le désir qu'ils ont d'un bien donné. L'évolution de la demande peut-être représentée graphiquement par une translation de la courbe de demande vers la droite. La courbe d'origine D1 est alors remplacée par la courbe D2. La conséquence de ce changement est la hausse du prix d'équilibre qui passe de P1 à P2, alors que s'accroît aussi la quantité d'équilibre qui passe de Q1 à Q2.
Inversement, quand la demande diminue, les phénomènes inverses se produisent. La quantité échangée décroît mais aussi le prix.
Évolution de l'offre
Quand les coûts de production de l'offreur sont modifiés, la courbe de l'offre se déplace en conséquence. Si, par exemple, quelqu'un découvre une nouvelle manière de faire pousser le blé, les producteurs tenteront d'accroître les volumes vendus, si bien que la courbe S0 se déplacera vers la droite et deviendra S1. Cet accroissement de l'offre provoque une baisse du prix d'équilibre qui passe de P1 à P2. Quant à la quantité d'équilibre, elle augmente de Q1 à Q2 car la quantité demandée est accrue par la baisse du prix. Cette évolution n'a d'effet que sur l'offre, la courbe de la demande reste elle semblable.
Histoire de la théorie de l'offre et de la demande
Les tentatives de déterminer comment l'offre et la demande interagissent ont commencé avec la Richesse des Nations d'Adam Smith publié en 1776. Dans ce livre, il fait l'hypothèse que le prix de l'offre est fixe, mais que la demande va augmenter ou diminuer selon que le prix diminue ou augmente. David Ricardo en 1817 publie Des principes de l'économie politique et de l'impôt dans lequel l'idée d'un modèle économique est pour la première fois proposée. Il explique de façon plus rigoureuse les hypothèses utilisées pour démontrer la loi de l'offre et de la demande.
Durant le XIXe siècle l'école de pensée marginaliste voit le jour avec les travaux de Stanley Jevons, Carl Menger, et Léon Walras. L'idée principale est que le prix est déterminé par le prix le plus élevé, le prix à la marge. C'est une importante amélioration comparé aux idées d'Adam Smith à propos de la détermination des prix d'offre.
Finalement, la majorité des bases de la théorie moderne de l'offre et de la demande ont été finalisées par Alfred Marshall et Léon Walras qui ont combiné les idées de détermination de l'offre et les idées à propos de la détermination de la demande pour chercher un point d'équilibre.
Depuis la fin du XIXe siècle, la théorie de l'offre et de la demande a peu évolué. La majorité des travaux ont conduit à examiner les cas spécifiques du modèle (oligopole, coût de transaction, non-rationalité).
L'offre et la demande sur un marché organisé
Sur un marché organisé, tel qu'une bourse financière, la cotation d'un titre ou d'une obligation est choisie de façon à ce que le nombre de transaction soit le plus grand envisageable.
Un agent de change est chargé de réunir les offres de vente et les demandes d'achat : les ordres de bourse. Chaque offre de vente a un cours limite en dessous duquel, le vendeur ne veut pas vendre. Chaque demande d'achat a un cours limite en dessus duquel l'acheteur ne veut pas acheter. Chaque limite étant différente, l'agent doit choisir une valeur telle que le nombre de vente est égal au nombre d'achat. Mathématiquement, ce cours permet aussi de maximiser le nombre d'échange, car toute autre valeur laisserait des vendeurs voulant bien vendre mais sans acheteur, et vice versa.
Voici un tableau[3] où l'agent de change a classé par ordre décroissant les demandes d'achat et par ordre croissant les offres de ventes :
Demande d'achat | Offre de vente | ||
A1 | 95, 90 | 95, 10 | V1 |
A2 | 95, 70 | 95, 15 | V2 |
A3 | 95, 60 | 95, 20 | V3 |
A4 | 95, 40 | 95, 20 | V4 |
A5 | 95, 29 | 95, 28 | V5 |
A6 | 95, 28 | 95, 30 | V6 |
A7 | 95, 15 | 95, 40 | V7 |
A8 | 95, 10 | 95, 60 | V8 |
Si on fixe le cours à 95, 29, les acheteur A1 à A5 vont accepter d'acheter, et les vendeurs V1 à V5 vont accepter de vendre. Ce cours est l'unique qui permette d'avoir tout autant d'acheteur que de vendeur. Au-dessus, à partir de 95, 30, il n'y aura que 4 acheteurs. En dessous à partir de 95, 27, il n'y aura que 4 vendeurs. Ainsi, le cours 95, 29 permet aussi d'avoir le plus grand nombre d'échanges.
Les agents de change utilisent désormais des ordinateurs pour calculer en temps réel la cote des titres. Quand un ou plusieurs ordres permettent de vendre ou d'acheter à la valeur de la cote sans qu'il n'y ait d'acheteurs ou de vendeurs en face, ces ordres ne sont pas exécutés en totalité : un dispositif de priorité entre plusieurs vendeurs et acheteurs peut être mis en place selon le choix des organisateurs du marché ; par exemple l'offre ou la demande la plus ancienne sera satisfaite en première.
Loi du marché ou contrôle des prix


Les économistes libéraux critiquent ou dénoncent les pratiques de contrôle des prix, ne serait-ce que parce qu'elles sont contre-productives.
Des pratiques de contrôle des prix ont toujours existé[4]. Elles consistent en la fixation de prix (exemple : les prix des consultations médicales ou celui du blé dans la France selon-guerre[5]), en l'instauration de prix minimums (exemple : le salaire minimum) ou pour protéger les autres clients des vendeurs contre le risque de faillite des vendeurs (exemple : les tarifs de certains contrats d'assurance) ou pour protéger les producteurs actuels contre la concurrence de nouveaux venus (exemple : l'interdiction de la vente à perte), en l'instauration de prix maximums pour protéger les acheteurs (exemple : le taux d'usure), ou encore en l'encadrement de l'évolution des prix (exemple : la limitation de la hausse des loyers).
- Quand les pouvoirs publics veulent protéger les vendeurs, ils instituent un prix minimum (par exemple un salaire minimum) supérieur au prix d'équilibre. Il s'ensuit dans le modèle (voir sur le graphique) que la demande est inférieure à l'offre, et même inférieure à la demande qui correspondrait au prix d'équilibre, si bien que l'offre n'est pas satisfaite (exemple : dans le monde du travail, il y a alors progression du chômage). Selon ce modèle, cette politique, mise en œuvre pour protéger les vendeurs, a par conséquent pour effet pervers d'empêcher certains vendeurs de vendre. Pour le Prix Nobel d'économie Gary Becker : «augmenter le salaire minimum, c'est augmenter le chômage»[6].
- De même, quand les pouvoirs publics veulent protéger les acheteurs, ils instituent un prix maximum inférieur au prix d'équilibre. Il s'ensuit dans le modèle (voir sur le graphique) que l'offre est inférieure à la demande, et même inférieure à l'offre qui correspondrait au prix d'équilibre, si bien que certains producteurs ont intérêt à ne plus produire et qu'une partie de la demande n'est pas satisfaite. Selon ce modèle, cette politique, mise en œuvre pour protéger les acheteurs, a par conséquent pour effet d'empêcher certains acheteurs d'acheter.
Les contrôles de prix prennent désormais en compte les mécanismes de l'offre et de la demande (exemple : quota de production pour le lait en Europe). [réf. nécessaire]


Notes et références
- Principes d'économie politique, Alfred Marshall, 1890
- Prix Nobel : disparition de Gérard Debreu, alternatives économiques, février 2005
- http ://herve. dequengo. free. fr/Strigl/IPFEP/IPFEP_1. htm#par1
- Four Thousand Years of Price Control, Ludwig von Mises Institute
- Christiane Rimbaud, Pinay, p. 224
- «Augmenter le salaire minimum, c'est augmenter le chômage», Gary Becker
Voir aussi
Liens externes
- Fonction de la demande
- «De la valeur», Frédéric Bastiat
Bibliographie
- Jean-Baptiste Say, Traité d'économie politique, 1803
- David Ricardo, Des principes de l'économie politique et de l'impôt, 1817
- Alfred Marshall, Principes d'économie politique, 1890
- Friedrich Hayek, Prices and Production, 1931
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La version présentée ici à été extraite depuis cette source le 04/11/2010.
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