Nationalité
La nationalité est un concept multiforme relatif à l'appartenance d'une ou d'un groupe de personnes à une nation culturelle ou politique déterminée ou possédant la volonté d'exister.
Définitions :
- État d'une personne qui est membre d'une nation spécifique; Caractéristique d'un groupe de personnes unies par une communauté de langue, de culture ou de religion et existant comme nation (source : fr.wiktionary)




La nationalité est un concept multiforme relatif à l'appartenance d'une ou d'un groupe de personnes à une nation culturelle ou politique déterminée ou possédant la volonté d'exister. La latitude sémantique du terme est essentiellement dû à un désacord entre deux écoles de pensée du XIXe siècle basées sur des traditions opposés ; l'universalisme de la philosophie des Lumières française et , le mouvement lui étant réactionnaire, le relativisme culturel du nationalisme romantique allemand[1]. On peut par conséquent parler de nationalité politique et de nationalité culturelle ou sociologique[2].
D'une part, la nationalité politique se définit comme une preuve légale de l'appartenance à un état. Le terme possède d'importants liens avec la notion de citoyenneté.
D'autre part, la nationalité culturelle ou sociologique définit des communautés qui ne forment pas nécessairement des états indépendants. Elles sont plutôt des regroupements de populations sur un territoire plus ou moins défini qui partagent soit une combinaison spécifique de caractéristiques objectives (langue, religion, culture, histoire) et/ou la caractéristique subjective d'autodéfinition fréquemment exprimée par le nationalisme[3].
Problématiques de la nationalité
Définition et critères d'admissibilité
Les critères d'admissibilités sont un autre élément problématique quand il vient temps de cerner une nationalité surtout ou de tracer la limite avec la notion d'ethnie. En plus de soulever que la nationalité repose au départ sur le sentiment identitaire, le théoricien politique David Miller propose, dans son ouvrage On Nationality, 5 critères pour définir une communauté d'individus comme une nationalité :
- Posséder des croyances communes et un engagement mutuel
- Occuper une période définie dans l'Histoire
- Démontrer un caractère national
- Occuper un territoire défini
- Posséder une culture populaire différente
Miller soutient aussi que les moyens de communication au sein de ces communautés cimentent le sentiment national et que tout ces critères varient avec le temps.
Définitions du concept en français
1778 - Première définition : «Le sentiment national»
«Lorsque un peuple, dédaignant sa nationalité, dit : que m'importe? mettez que ce peuple est à deux doigts de sa ruine[4].»
— Jean-Jacques Rousseau, 1778


1860 - Deuxième définition : Le Principe des nationalités
«La révolution française est , pour ainsi dire, le soleil dont la chaleur fécondante a fait germer et fleurir, comme des fleurs naturelles de notre continent, les nationalités dont les mouvements ébranlent le vieil édifice européen. [5].»
— Du principe des nationalités, Maximin Deloche, 1860
1868 - Troisième définition : Rattachement à un État


Conception politique et juridique
Évolution des législations
Conférence de codification de La Haye (1930)
Du 13 mars au 12 avril 1930, la Société des Nations organise la conférence de codification de la Haye qui vise à légiférer en matière de nationalité, de double-nationalité et d'apatridie[6]. Cette conférence, à laquelle 47 états prennent part, adopte la Convention sur certaines questions relatives aux conflits de lois sur la nationalité.
Acquisition de la nationalité
Les critères d'acquisition de la nationalité fluctuent d'un pays à l'autre. La nationalité s'acquiert normalement à l'apparition par filiation (on parle de «droit du sang», jus sanguinis), ainsi qu'à la majorité du fait qu'on est né sur le territoire national (on parle de «droit du sol») et qu'on y a séjourné jusqu'à sa majorité. Un individu peut changer de nationalité au cours de sa vie en faisant une demande de naturalisation et en satisfaisant à certaines conditions ; généralement, il faut parler la (ou une des ) langue (s) nationale (s), avoir résidé et travaillé dans un pays un certain temps et ne pas avoir été condamné à des peines importantes. Il est envisageable dans certaines conditions d'avoir deux nationalités ou plus.
Selon la Déclaration universelle des droits de l'homme de 1948 :
- «Art. 15
- Tout individu a droit à une nationalité.
- Nul ne peut être arbitrairement privé de sa nationalité, ni du droit de changer de nationalité.»[7]
La notion de nationalité est parfois utilisée par un État de manière stratégique, pour faciliter ou exclure une partie de la population. A titre d'exemple, en Côte d'Ivoire, le parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI de Henri Konan Bédié) a défini de manière restrictive la nationalité ivoirienne pour exclure certains candidats à l'élection présidentielle, mais aussi pour nier le droit de vote à une partie de la population (problème dit de l'«ivoirité»). Le même problème touche l'Estonie dont une grande partie des résidents, d'origine russe, sont arrivés pendant l'occupation du pays par l'URSS.
Effets de la nationalité
La nationalité ouvre le plus souvent droit à la jouissance des libertés politiques (droit de vote) en ce sens elle se rapproche de la citoyenneté.
Mais elle implique aussi des droits et des obligations diverses :
- service national (fréquemment seulement pour les hommes) ;
- droit à l'exercice d'une profession réglementée (ex : magistrat) ;
- droit à l'assistance sociale ;
- droit à la protection diplomatique (remise d'un passeport ; non extradition des ressortissants) ;
- etc.
Cas spécifiques
Notion de résident
Une personne peut être juridiquement qualifiée de résidente d'un pays donné du fait de sa domiciliation principale dans ce pays sans pour tout autant avoir la nationalité de ce dernier.
Nationalité sans citoyenneté
- A l'époque coloniale, l'indigénat dans les colonies françaises et le statut autochtone au Congo belge excluaient de la citoyenneté tous ou une partie des habitants autochtones des colonies, qui avaient néenmoins la nationalité française ou belge. Cette situation prit fin en deux parties pour la France, par la Loi Lamine Guèye en 1946 et par la Loi-cadre Deferre de 1956. Elle ne prit fin au Congo belge qu'à l'indépendance en 1960.
- Jusqu'en 1975, les Français par naturalisation ne pouvaient pas exercer le droit de vote et d'éligibilité pendant les 5 ou 10 (selon les époques) années suivant l'acquisition de la nationalité.
Droit de vote des étrangers
Un certain nombre de pays ont accordé le droit de vote aux résidents étrangers, que ce soit à tous ainsi qu'à l'ensemble des niveaux de pouvoir, sans éligibilité (Chili, Nouvelle-Zélande), à certains ainsi qu'à l'ensemble des niveaux de pouvoir, avec éligibilité (ressortissants du Commonwealth au Royaume-Uni), à certains ou à tous au niveau municipal, avec ou sans éligibilité (les 5 pays nordiques et les 3 du Benelux, plusieurs cantons suisses, Portugal, Slovénie, Burkina Faso, Venezuela etc. ).
Parmi les résidents étrangers concernés, certains sont apatrides, ce qui veut dire qu'ils peuvent voter et être élus dans certains pays sans avoir de nationalité.
Il convient de préciser qu'en Nouvelle-Calédonie, terre française d'outre-mer, il existe une citoyenneté néo calédonienne, conférée aux individus résidant depuis plus de 10 années sur le territoire, ceci tandis qu'il n'existe pas de nationalité néo calédonienne. Cette citoyenneté leur accorde le droit de vote aux élections locales, à savoir les élections provinciales et leur permettra de participer au scrutin d'autodétermination qui sera organisé entre 2014 et 2018. De même, il existe actuellement une citoyenneté européenne tandis qu'il n'existe pas de nationalité européenne. Ainsi, les ressortissants de l'Union Européenne sont aptes à participer aux élections locales (municipales, ... ) dans les pays membres où ils résident.
Conception socio-culturelle
D'un point de vue sociologique, la nationalité peut se définir comme une identité collective que les membres d'une même nation sociologique se donnent[8]. Quoiqu'il s'agisse d'un phénomène relatif à une communauté d'individus, l'appartenance à une nation est relative à l'identité personnelle de chacun de ses membres[9].
Une communauté partageant la même nationalité partage aussi des croyances et des symboles, une histoire, un caractère national, un territoire et une culture qui lui est spécifique[10]. Ces facteurs sont sujet à varier avec le temps[11]. Il est aussi impossible de fixer un standard précis pour chacune de ces caractéristiques[12].
Par pays
- Nationalité française
Notes et références
- Krulic 1999, p. 10
- Krulic 1999, p. 9
- Université de Sherbrooke - Perspective Monde - Nationalité
- * (fr) Marcel-Pierre Hamel, Le rapport Durham, Éditions du Québec, Québec, 1948.
- * (fr) Maximin Deloche, Du principe des nationalités, 1860.
- Nations Unies 2005, p. 3
- Déclaration universelle des droits de l'homme, Organisation des Nations unies, 2009 (reproduction du texte du 10 décembre 1948). Consulté le 14 décembre 2009.
- Oommen 1997, p. 19
- Garcia 2005, p. 109
- Garcia 2005, p. 110
- Garcia 2005, p. 110
- Garcia 2005, p. 111
Voir aussi
Bibliographie
- Brigitte Krulic, La nation : une idée moderne, Ellipses, Paris, 1999, 176 p. (ISBN 2-729899-21-9) .
- François Borella, «Nationalité et Citoyenneté» dans Dominique Colas, Claude Emeri et Jacques Zylberberg, Citoyenneté et nationalité : perspectives en France et au Québec, Presses universitaires de France, Paris, 1991, 505 p. (ISBN 2-130434-32-0) .
- Nations Unies, La Commission du droit international et son œuvre : Instruments, United Nations Publications, 2005, 733 p. (ISBN 9-212333-93-1) .
- (en) T. K. Oommen, Citizenship, nationality, and ethnicity : reconciling competing identities, Blackwell Publishers, Cambridge, Mass, 1997, 270 p. (ISBN 0-745616-20-8) .
- (en) Jorge J. E. Gracia, Surviving race, ethnicity, and nationality : a challenge for the twenty-first century, Rowman & Littlefield, Lanham, Md., 2005c, 205 p. (ISBN 0-742550-16-8) .
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La version présentée ici à été extraite depuis cette source le 04/11/2010.
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